Bourgogne Protéger les abeilles

Eric Joigneaux a adhéré au club Atout Miel, il y a deux ans. Agriculteur spécialisé en grandes cultures avec son frère, il est sensibilisé depuis l’enfance au rôle de pollinisateur des abeilles. « Des ruches étaient installées près des parcelles de mon père, précise l’agriculteur de Corberon (Côte-d’Or). L’image trop souvent véhiculée par les grands médias de l’agriculteur tueur d’abeilles m’agaçait. Et je me sentais interpellé sur mes pratiques, même si j’avais le sentiment de faire au mieux dans le cadre d’une agriculture raisonnée. J’avais besoin d’arguments. C’est pourquoi, j’ai rejoint le club. » Depuis 2013, le club regroupe une trentaine d’agriculteurs et de viticulteurs, six techniciens, cinq apiculteurs professionnels, deux apiculteurs formateurs, et des « non-agricoles ». Certains membres, comme Éric Joigneaux, ont des ruches, d’autres se forment pour en avoir ou sont juste curieux d’apprendre.

Mise en relation

« Pour mieux se comprendre, il faut connaître les contraintes des autres », expose Pascal Nicolle, l’un des deux techniciens de la coopérative Bourgogne du Sud, animateur du club Atout Miel. À plusieurs reprises, des échanges approfondis entre apiculteurs professionnels et agriculteurs ont été organisés en comité restreint. Des formations sont proposées aux agriculteurs. Depuis trois ans, onze sessions théoriques et douze sessions pratiques ont été mises en place. Ces dernières se déroulent autour des trois ruchers écoles du club, installés en Saône-et-Loire et en Côte-d’Or. Alors que Pascal Nicolle a été sollicité pour intégrer le conseil d’administration du Groupement de défense sanitaire apicole 71, les échanges de bons procédés entre agriculteurs et apiculteurs sont réels sur le territoire de la coopérative. Les premiers ont besoin de polliniser leurs cassis et trèfles violets. Les seconds recherchent des emplacements favorables. Le club les met en relation.